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Implant iriens colorés 

  • Implant Iriens colorés - Est il possible de changer la couleur des yeux?

 

 

Les implants iriens colorés, implantés à visée esthétique afin de changer la couleur des yeux, représentent aujourd’hui un vrai problème de santé publique. A la différence des implants iriens fonctionnels utilisés dans les cas d’aniridie traumatique ou iatrogène, et qui sont positionnés dans le sulcus ou le sac capsulaire, les implants colorés cosmétiques sont positionnés sur un iris sain et en contact direct avec l’angle irido-cornéen. Développé au Panama, les « New Color Iris » (figure 1) ont semble-t-il été implantés chez plus de 700 patients qui faisaient le voyage au Panama entre 2006 et 2010 afin de bénéficier d’une chirurgie bilatérale. De nombreux cas cliniques publiés ont rapporté les complications liés à la pose de ces implants.

Complications des implants iriens colorés:

Cinquante pourcent des patients ayant bénéficié des « New Color Iris » ont développé un glaucome, une cataracte, une uveite associée ou pas à une décompensation endothéliale. Malgré le retrait de l’implant, plus de la moitié des patients nécessitaient une intervention secondaire telles qu’une greffe de cornée endothéliale, une kératoplastie transfixiante, une chirurgie filtrante ou une chirurgie de cataracte.

 

Implant irien coloré "New color iris"
Figure 1: Implant irien de première génération

Plus récemment un nouvel implant irien, le « BrightOcular » (figure 2) a remplacé le « New Color Iris ». Sa taille est entre 11.5 et 13.5mm, pour une épaisseur variant entre 0.3 et 0.5mm. Il est utilisé dans près de 10 pays en dehors de l’Europe et des Etats-Unis. Le site internet de la société communique que l’implant est fabriqué à partir de matériau approuvé par la FDA. Cependant aucune étude n’a validé l’innocuité de l’utilisation de ces implants. Une étude rapporte les résultats de 12 patients ayant bénéficié de la poste des implants « Brightocular : 80% ont développé une uveite antérieure, 58% un glaucome et 50% une décompensation endothéliale nécessitant une greffe de cornée.

 

Aspect exterieur avec l'implant irien Bright Ocular en place
Figure 2: Aspect des yeux avec implant irien "Bright Ocular" bleu. A noter l’œdème cornéen sur l’œil gauche causé par l'implant.
En bas à gauche, aspect de l'implant bright ocular sous biomicroscope.
En bas à droite: Explantation d'un implant bright ocular à travers une micro-incision.
Figure 2B.JPG

Technique d’explantation d'un implant irien coloré "Bright Ocular"

 

Il est relativement aisé de retirer ces implants en silicone (figure 2, vidéo). A travers une micro-incision de 3 mm, l’implant est sectionné à l’aide de ciseaux 23 gauge. Il peut ensuite être retiré, étant assez souple et passant à travers la microincision.

 

Les implants iriens sont ils autorisés en France?

Non, les implants iriens à visée esthétique ne sont pas autorisés, ni en France, ni dans la grande majorité des pays de l'union européenne. Ils sont à différencier des implants iriens "Human Optics" qui ont pour objectif de corriger des pathologies congénitales ou acquises entraînant une aniridie (absence partielle ou totale d'iris). Ces derniers ont bien le marquage CE et ont parfaitement leur place dans les chirurgies réparatrices du segment antérieur. 

 

Les implants iriens colorés à visée esthétiques jouissent d’une campagne médiatique, associé à une présence sur les réseaux sociaux et l’appui indirect de célébrités ayant bénéficié de leur pose alors même qu’aucune étude sérieuse n’a prouvé leur innocuité et que plusieurs cas de complications graves ont été rapportés. Plus grave, la société BrightOcular parlent sur leur site internet d’une procédure « brève, sûre et sans douleur » alors qu’aucune étude scientifique ne vient confirmer ces affirmations, bien au contraire. Il est essentiel aujourd’hui d’informer les patients des risques liés à la pose de tels implants et d’effectuer un suivi strict chez les patients qui en ont bénéficié.

Complications oculaires liées aux tatouages conjonctivaux:

 

 

Le tatouage episcleral est une technique consistant à injecter un colorant dans l’espace sous-conjonctival, l’objectif étant principalement cosmétique. Le geste technique n’est en général pas réalisé par un chirurgien ni par un personnel entrainé dans le milieu ophtalmologique. Il est fait sans microscope chirurgical avec des risques de pénétration du globe, cataracte traumatique, décollement de rétine ou endophtalmie.

Les complications à court terme rapportés comportent des céphalées, des photophobies et une sensation de corps étrangers persistante. Plus sévère, des infections et une perforation du globe oculaire ont été décrites. A plus long terme, la littérature spécule sur le risque de réaction inflammatoire granulomateuse locale associé à un amincissement scléral, des réactions allergiques, une uveite ou la possibilité de migration du colorant dans les tissus avoisinant, au niveau de l’angle irido-cornéen avec un risque de glaucome associé, ou bien au niveau du nerf optique avec le risque de nevrite optique.

Il est important aujourd’hui de bien mesurer les risques liés à de telles pratiques et d’en informer les patients susceptibles de s’y intéresser.

 

Complications oculaires liées aux chirurgies de blanchiment conjonctival

Les procédures de blanchiment conjonctival initialement décrites pour le traitement des hyperhémies sur conjonctivite chronique consistent en une large résection de la conjonctive associée à une résection de la capsule de Tenon plus ou moins associé à l’utilisation de Mitomycine C (MMC) per ou post opératoire. L’utilisation de la MMC a  pour objectif de réduire le risque cicatriciel. Cette technique a principalement été réalisée en Corée du Sud, avec des résultats publiés en 2013 sur près de 1700 patients.  Les principales complications rapportés incluent un amincissement scléral, la formation d’une plaque calcifiée, une prolifération fibrovasculaire, une hypertonie oculaire, et la récidive d’une hyperhémie conjonctivale. Des cas de sclérite nécrosante ont été décrit jusqu’à 4 ans après l’intervention. En Mars 2014, l’ASCRS a publié un communiqué recommandant l’utilisation d’autres techniques afin de traiter l’hyperhémie conjonctivale.

 

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